FISTERRA
VENDREDI 17 JUIN 2011 FISTERRA --> MUXIA
Disrance parcourue : 29km 804 Temps de marche : 5h50
j'entame ce matin mon 70éme jours de marche, ce soir, je serai AU BOUT DU BOUT
Depuis hier soir, je me pose la question de savoir si une fois arrivé à Muxia , je rentre sur Santiago à pieds !!!
Nous ne sommes que vendredi. Mon car est prévu pour mardi matin, et en trois jours j'ai le temps de pouvoir revenir au moins jusqu'a
hospital, et reprendre une navette de car pour finir le trajet.
J'ai aussi envie de rester une journée supplémentaire à Muxia, pour me reposer un peu de ce long périple.
Tout va dépendre de mon arrivée à Muxia !!!
6h30, je récupère mon duvet, je sors doucement de la chambre. je boucle mon sac. Mais d'autres pèlerins ont déjà quittés
l'albergue.
En face, quand je sors le café est ouvert, alors je prends mon petit déjeuner avec le pélerin suisse que je commence à bien
connaitre sur le chemin. Depuis Vilaserio nous nous sommes souvent rencontrés. Ce matin il rentre en car vers Santiago, ensuite il prendra l'avion pour rentrer chez lui.
DANS CE CAS, QUELLE DIRECTION JE PRENDS ...
je quitte Fisterra. Ma première impression est que le chemin vers Muxia est très mal balisé. Certaines coquilles n'indiquent aucun sens
précis !!! A moins que je ne sache pas les interpréter !!!
A San Martiño De Duio, je vais tout droit, j'ai un doute. Je fais environ 500m jusqu'au prochain carrefour, je ne trouve aucun
balisage. je reviens sur mes pas. Des personnes discutent je me renseigne. Il me fallait tourner sur ma gauche. je retrouve une flêche jaune, elle sert pour l'aller comme pour le retour. Un
M pour Muxia, Un F pour Fisterra.
Un pélerin me dépasse. J'essaye de le suivre, je n(y parviens pas. Je garde le contact visuel pendant un bon moment. je suis sur le
macadam depuis le départ de Fisterra.
La pluie s'invite, il me faut vite couvrir le sac, et mettre le poncho.
DOMMAGE POUR LE PAYSAGE, LE CIEL EST COMPLETEMENT BOUCHE
UN PEU DE COULEUR TOUT DE MEME
Je suis en pleine nature, j'ai un carrefour devant moi. A gauche, il y a deux chemins de terre. Le 1er descend à la mer que je longe
depuis un moment. A droite, cela méne dans une ferme, et en face la route qui continue. J'opte pour le chemin de terre !!!
Au début,je trouve des papiers et des canettes de boissons vides. Je pense être sur le bon chemin. Je continue.
Le chemin devient un passage dans les genêts !!! Puis se transforme en sentier de chêvres. J'insiste, s'il y a ce chemin,
il doit bien y passer quelqun de temps à autre !!!
Je suis sur le bord de la falaise. 50m plus bas la mer vient mourir sur les rochers... Si je me loupe, personne ne viendra me
rechercher dans cet endroit. Mes bâtons restent parfois accrochés dans la végétation. Pour ne pas me faire déconcentrer pas des gestes trop brutaux afin de les decrocher, je préfère enlever les
rondelles de plastique, étant libre sur toute la longeur ils ne me posent plus de problèmes.
JE N'AI PAS DROIT A L'ERREUR
POURTANT, IL Y A BIEN DES TRACES DE PASSAGE !!!
La pluie cette fois tombe en force, elle rentre sous le poncho. Je n'ai pas voulu mettre la capuche afin de pouvoir bien regarder ou je
vais.
Le chemin maintenant, je le devine plus que je ne le vois. Pourtant il est bien là puisque je trouve une balise de G R de
pays.
J'avance traquillement en suivant le bord de mer. Je ne me pose pas la question de savoir où je suis réellement. dans le pire des cas,
en suivant le découpage de la côte, je suis obligé d'arriver à Muxia !!! Dans combien de temps ? Rien ne presse.
Me voila revenu dans des fougères. Je repère les traces de passage d'un tracteur. celles-ci vont me ramener directement sur le
chemin balisé pour Muxia. Un pèlerin est tout surpris de me voir déambuler sur sa gauche. Nous sommes dans un bois de pin. je suis complétement trempé. L'eau est entrée dans mes chaussures, je
viens de comprendre l'usage des guêtres !!! je cherche désespérément un endroit au sec pour pouvoir me changer, surtout les chaussettes, je veux eviter les ampoules ...Se serait un comble après
avoir parcourue plus de 2200km...
Je ne sais pas combien de temps j'ai pu passer dans cette garigue? Mais avec le soleil en plus, je referais volontier ce
passage.
Je n'ai aucune idée d'où je peux me trouver . Aprés avoir marché sur du macadam, je croise des pèlerins qui vont sur Fisterra, mais
avec ce temps de chien personne n'est très causant.
Je rentre dans un bourg. Il y à un garage ouvert, alors j'en profite pour me mettre au sec. Je change de tee-shirt,
j'enfile ma polaire par dessus pour ne pas prendre un coup de froid. Je sors les semelles de mes chaussures, je les tapent contre le mur pour en chasser l'eau au maximun, et je change de
chaussettes. Comme j'aimerais boire quelque chose de chaud à ce moment là !!!
Je poursuis mon chemin. Je suis rattrappé par un anglais, je n'arrive pas à le suivre,
Avec le changement de marée, le soleil fait enfin son apparition. Je quitte le macadam pour des chemins à travers la garigue et les
dunes.
LE SOLEIL EST DE RETOUR, LES COULEURS CHANGENT
Il est 13h. Je traverse un village,où il y a bien un café, pourtant je ne pense pas à y rentrer.
Je pose mon sac sur un muret. La housse à vraiment été éfficace, mon pain n'est pas trempé. Je sors le chorizo, une banane, je mange
tranquillement.
Je reprends le chemin, je suis dans les dunes, je longe la mer. Vais je enfin découvrir cette passerelle qui m'evitera d'avoir à
défaire mes chaussures pour traverser ? Et bien non!!! j'ai du louper quelque chose quelque part...
Je quitte les dunes, je longe de nouveau la mer, mais cette fois depuis le macadam. Ce n'est pas possible ... Muxia !!! j'y suis
arrivé.
J'Y SUIS...
Pour aller à l'albergue, il suffit de suivre le flêchage. Je donne mes crédencials à l'hospitalier, et je demande la possibilité de
dormir deux nuits. Pour la 2éme nuit ...c'est non!!! Il me tamponne la crédencial, me la rends , refuse de me donner le document final sous pretexte qu'il manque un tampon que j'aurais du
faire apposer à Lires... Il prétend que je suis peut être venu en voiture, alors que je suis encore tout trempé au niveau du pantalon. Je suis en colère, et même très en colère.. Il n'a sans
doute pas tout compris de mon français, mais au moins c'est dit !!!
Dans l'après-midi, je passe à l'office du tourisme, qui me délivre le document sans me poser de problème. J'essaye de voir
si je peux dormir en ville demain. Les prix me dissuade, D'un seul coup, je perds mon moral.
Pour la fin de mon chemin, il me reste un goût d'inachevé, Demain matin, je prendrai le car pour rentrer sur
Santiago...
JE VAIS VOIR LE BOUT DU BOUT
LE SANCTUAIRE DEDIE A LA VIERGE
Il me reste une chose à faire... Aller voir LE BOUT DU BOUT Je suis le bord
de mer, il y a une forte houle. Je me sens vraiment seul à ce moment là. La route s'arrête vraiment avant le sanctuaire de la vierge. Après, il n'y à que les rochers et la
mer.
C'EST LE MOMENT POUR CHACUN DE SE LAISSER
ALLER A SES PROPRES RËVES...
J'AI ATTEINT LE BOUT DU
BOUT